16/01/23

Les assureurs face aux défis du changement climatique

Assurance Climat
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Les assurances doivent s’adapter aux conséquences du changement climatique, répondre à la hausse des sinistres et assurer le financement de la transition écologique. Dans cet article, nous découvrirons comment en s’appuyant sur les rapports publiés par le GIEC, les assureurs peuvent relever ce défi.

L’impact du dérèglement climatique sur l’assurance

Le changement climatique est aujourd’hui une réalité et affecte les activités des compagnies d’assurances. Déjà, selon France Assureurs, le volume des demandes d’indemnisation dues à des catastrophes naturelles a été multiplié par deux durant les cinq dernières années.

Les assureurs sont directement touchés par ce phénomène et sont dans l’obligation de revoir leurs méthodes de calcul des risques. En effet, si la fréquence et la gravité des événements climatiques augmentent, les coûts pour la communauté doivent aussi être redistribués via la prime d’assurance.

Anticipant ces changements, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) s’est engagé à livrer un rapport sur ce que le changement climatique signifie pour la gestion des risques naturels assurantiels. Dans ce rapport intitulé «Impact du changement climatique sur l’assurance à l’horizon 2050», on perçoit clairement que le nombre et la gravité des catastrophes naturelles ont significativement augmenté ces 50 dernières années, et vont s’intensifier dans les années à venir. On y apprend notamment que :

  • La France connaît une moyenne annuelle d’une catastrophe naturelle
  • Le nombre de catastrophes naturelles a plus que doublé en France entre 1980 et 2019
  • 98% des sinistres en 2019 étaient liés à un risque naturel, dont 95% à un risque hydro-météorologique.

Quelles solutions pour contrer les sinistres liés au réchauffement ?

Face au constat inquiétant dressé par ce rapport, les assureurs sont confrontés à deux types de défis: il est primordial notamment pour eux de se prémunir contre la fréquence grandissante des catastrophes naturelles et les considérables coûts qu’elles génèrent suite aux dommages matériels et humains. Cela conduit les assureurs à repenser totalement leurs moyens opératoires.

Premièrement, ils sont engagés depuis quelques années dans une réelle prise en compte du facteur climatique ainsi qu’une prise de conscience de leur rôle majeur dans l’objectif global de réduction des émissions carbone. Les assurances recourent donc notamment à plusieurs moyens afin d’intégrer leur métier à la limitation des émissions et l’amélioration des conditions d’habitat. Par exemple, en France, depuis quelques années, les assureurs de dommage à l’habitation prennent cet engagement très au sérieux en offrant ou des réductions d’assurance pour l’isolation de la maison. Ils tendent également vers la promotion d’une culture préventive, notamment en matière de risque en zone inondable par le biais de campagnes sensibilisation.

Deuxièmement, avec le coût croissant des catastrophes climatiques, puisque les Conditions Générales des contrats contiennent rarement une clause spécifique pour les risques à cause du changement climatique, les assureurs doivent revoir leurs contrats et politiques d’assurance et adapter l’offre à cette nouvelle réalité en maintenant le juste prix de la prime d’assurance. En ce sens, il est important que les assureurs prennent en considération les données collectées sur ces sinistres pour mieux appréhender le risque et axer leur offre sur un modèle orientée prise en compte et réduction des impacts associés aux risques naturels.

Quels avantages et inconvénients pour un assuré ?

Les avantages pour un assuré peuvent être multiples : souscrire une assurance habitation intégrant une couverture en matière de risques climatiques et de catastrophes naturelles permet ainsi au particulier d’être indemnisé rapidement.

De plus, certaines primes sont diminués lorsque cette garantie est inclue et selon sa zone d’habitation (en zone inondable par exemple). Toutefois, cette formule demeure onéreuse car les montants proposés peuvent parfois être assez élevés et être une vraie charge pour le budget familial. Néanmoins, certaines compagnies offrent un crédit gratuit aux clients concernés afin qu’ils ne soient pas en difficulté financière lorsqu’un sinistre survient.

Vers une assurance plus durable et responsable face au changement climatique ?

Il existe aujourd’hui la Banque du Climat, à quand l’Assurance du Climat ? En effet, les compagnies ont reçu les donnée scientifiques sur le futur du climat. Elles tentent donc d’adapter leurs offres à ces multiples défis liés aux conséquences du changement climatique qui affectent tout particulièrement l’agriculture et l’habitat.

Par une modification significative des conditions générales des produits et services, la prise en compte de données climatiques pour les sinistres liés à la sécheresse, la grêle ou les inondations, ou encore par des campagnes de sensibilisation, les assureurs s’activent à engager une stratégie d’assurance plus responsable et durable.

Un autre point important de cette approche est son rôle financier qui permet de contribuer à modifier les comportements à travers des mesures incitatives tout en soutenant une partie des coûts causés par le réchauffement climatique. Ainsi, l’assurance prend un nouveau tournant face au changement climatique en se positionnant principalement comme un moyen pour réduire les risques de catastrophes et permettre aux particuliers d’être mieux protégés tout en subventionnant ce même outil pour adapter leur mode de vie à ces nouveaux défis.

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